La banque centrale indonésienne prévoit de lancer la deuxième phase de son essai de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) cette année, en s’appuyant sur le succès de la première phase du premier semestre de l’année.
La première phase s’est concentrée sur une CBDC de gros (wCBDC) déployée sur la technologie du registre distribué. La Banque d’Indonésie (BI) s’est associée à des banques commerciales locales et à des sociétés de technologie financière, l’accent étant principalement mis sur l’émission, l’échange et le remboursement simples de la roupie numérique.
La deuxième phase portera sur l’intégration du registre des titres numériques. Dans son projet de système de paiement pour les cinq prochaines années, la banque centrale a révélé son intention de tester l’émission et le rachat de titres numériques, y compris des actifs réels tokenisés et des jetons blockchain natifs.
Dans cette deuxième phase, le régulateur explorera l’interopérabilité des titres numériques et des dépôts de roupies numériques.
La BI va ensuite utiliser les titres numériques sur le marché financier et dans d’autres opérations monétaires. Selon le plan directeur, elle entend étudier si la blockchain peut remplacer les systèmes existants et quels avantages supplémentaires cette technologie offre, le cas échéant.
L’essai explorera éventuellement d’autres fonctions secondaires, comme la possibilité de rendre la CBDC programmable ou composable. Certains pays, dont le Kazakhstan, ont opté pour une CBDC programmable afin d’améliorer la responsabilité. La nation asiatique a récemment programmé son tenge numérique pour qu’il soit exclusivement utilisé pour les paiements dans le cadre de la construction d’une voie ferrée la reliant à la Chine.
Les essais de CBDC de gros en Indonésie devraient ouvrir la voie à la transition du pays vers une CBDC de détail. Comme la plupart des pays, l’Indonésie estime qu’une option de gros est plus facile et moins risquée à mettre en œuvre car elle n’implique que les banques et autres sociétés de paiement.
Une étude récente de la Banque des règlements internationaux (BRI) a révélé que l’intérêt mondial pour une CBDC de détail avait considérablement diminué au cours des deux dernières années. La BRI a constaté que 81 % des économies avancées étudiaient une option de gros, contre 27 % qui se concentraient sur une alternative de détail.
La Banque nationale suisse (BNS) a déjà pris conscience de cette tendance en début d’année : « Les CBDC de détail pourraient fondamentalement modifier le système monétaire actuel et le rôle des banques centrales et des banques commerciales, avec des conséquences profondes pour le système financier. Du point de vue suisse, les risques liés aux CBDC de détail dépassent actuellement ses avantages potentiels. »
Regardez : les CBDC sont bien plus que de la simple monnaie numérique