Le Fonds monétaire international (FMI) a proposé des taxes plus élevées sur l’énergie pour réduire les émissions des mineurs de crypto-monnaie et des centres de données d’intelligence artificielle (IA), selon un rapport du 15 août.
Daniel Batten, associé directeur de CH4Capital, a émis une réfutation virulente du rapport sur son compte X (anciennement Twitter), déclarant :
« L’exploitation minière de Bitcoin présente des avantages environnementaux considérables. Ceux qui risquent le plus de perdre de l’adoption généralisée de Bitcoin (FMI, banques centrales) doivent recourir à des attaques directes. »
Le FMI estime que ces secteurs consomment 2 % de l’électricité mondiale et contribuent à près de 1 % des émissions mondiales. Le régulateur financier a affirmé qu’une transaction en bitcoins consomme la même quantité d’électricité qu’une personne moyenne au Ghana ou au Pakistan utiliserait en trois ans.
En outre, il soutient qu’une requête ChatGPT consomme dix fois plus d’électricité qu’une recherche Google en raison de la nature énergivore des centres de données d’IA.
Le FMI prévoit que la consommation énergétique de ces secteurs pourrait atteindre 3,5 % dans trois ans, soit l’équivalent de la consommation actuelle d’électricité du Japon, le cinquième pays le plus important au monde.
Augmenter les taxes sur l’énergie
Pour remédier à ce problème, le FMI recommande une augmentation significative des taxes sur l’énergie. Il suggère aux gouvernements d’imposer une hausse de 85 % des taxes sur l’électricité pour les mineurs de cryptomonnaies, ce qui équivaut à 0,047 $ par kilowattheure ou 0,089 $ en incluant les coûts de la pollution atmosphérique. Cette mesure pourrait générer 5,2 milliards de dollars par an et réduire les émissions de 100 millions de tonnes, soit à peu près l’équivalent des émissions actuelles de la Belgique.
De même, le FMI recommande de taxer les centres de données à hauteur de 0,032 dollar par kilowattheure, puis à hauteur de 0,052 dollar en tenant compte des coûts de la pollution atmosphérique. Cela pourrait aider les gouvernements à collecter 18 milliards de dollars chaque année. Ils soutiennent que les centres de données consomment moins d’énergie et fonctionnent souvent dans des zones avec une électricité plus verte et seraient ainsi confrontés à des impôts moins élevés que les mineurs de crypto-monnaies.
Toutefois, le FMI souligne que la mise en œuvre de ces taxes nécessiterait une coopération internationale pour empêcher les mineurs et les centres de données de se déplacer vers des régions où les tarifs énergétiques sont moins chers.
Le FMI suggère également des mesures ciblées pour promouvoir les pratiques économes en énergie parmi les mineurs de cryptomonnaies et les centres de données. Il pourrait s’agir d’incitations à l’utilisation d’équipements plus efficaces, à l’adoption de méthodes de minage moins énergivores et à l’ajout de crédits d’impôt pour les accords d’électricité à zéro émission ou les certificats d’énergie renouvelable.
Shafik Hebous, chef adjoint de la division des affaires fiscales du FMI, et Nate Vernon-Lin, économiste de la division de la politique climatique, sont les auteurs du rapport.
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