La banque centrale iranienne signale le lancement imminent du rial numérique, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), pour rationaliser les paiements et renforcer l’intégration financière internationale malgré les sanctions.
La banque centrale iranienne envoie des signaux clairs sur la percée du rial numérique
Le gouverneur de la Banque centrale d’Iran (CBI), Mohammad Reza Farzin, a discuté du rial numérique, la monnaie numérique de la banque centrale iranienne (CBDC), lors de la 11e conférence annuelle sur les systèmes bancaires et de paiement modernes, comme l’a rapporté l’agence de presse Tasnim. Il a décrit l’opérationnalisation du rial numérique comme une étape clé dans la modernisation des systèmes financiers du pays et a confirmé son lancement prochain.
Farzin a également souligné l’importance de la conférence dans l’élaboration des politiques bancaires, notant que les idées partagées éclaireraient les décisions stratégiques. « Nous intégrerons les idées partagées ici dans notre élaboration de politiques », a-t-il déclaré. En outre, il a fait l’éloge de l’infrastructure numérique iranienne, citant le réseau de paiement Shetab comme l’un des systèmes les plus efficaces de la région, capable de traiter les transactions en moins de deux secondes.
Concernant le rial numérique, il a confirmé son lancement imminent, soulignant son rôle dans l’avancement des pratiques bancaires modernes. Il a noté :
Développer des systèmes bancaires innovants relève de la responsabilité des banques centrales du monde entier, et nous sommes déterminés à remplir ce devoir en Iran.
Ce développement fait suite à un programme pilote lancé en juin sur l’île de Kish, dans lequel les clients des banques et les touristes utilisaient le rial numérique pour les transactions via des portefeuilles numériques, éliminant ainsi le besoin d’espèces physiques ou de cartes bancaires. Le rial numérique est conçu pour fonctionner indépendamment des comptes bancaires traditionnels, facilitant les transferts directs entre utilisateurs sans processus de règlement interbancaire. Cette approche vise à rationaliser les paiements, à renforcer la sécurité et à soutenir la croissance de l’économie numérique iranienne.
Face aux défis posés par les sanctions, Farzin a évoqué la mise en œuvre du système « ACU-MIR », une plateforme conçue pour permettre les transactions financières avec des pays comme l’Inde et le Pakistan. Il a souligné :
Les sanctions restent un obstacle important, mais nous avons fait des progrès notables ces dernières années… Nous avons remplacé SWIFT par cette plateforme et renforcé nos liens avec les BRICS, qui façonnent le commerce mondial avec un plan stratégique jusqu’en 2025.
Farzin a détaillé les efforts visant à intégrer le réseau iranien Shetab au système russe MIR, facilitant ainsi les paiements transfrontaliers. “Récemment, Shetab s’est connecté au MIR russe et plusieurs banques sont désormais opérationnelles sur le système”, a-t-il expliqué. Les projets futurs incluent la possibilité pour les touristes russes d’utiliser les systèmes de paiement iraniens cet hiver et l’accès des touristes iraniens aux systèmes de points de vente russes d’ici 2025. Farzin a exprimé son optimisme quant à ces initiatives, qui constituent des étapes vers le renforcement de l’intégration financière internationale.