Plusieurs agences fédérales américaines collaborent pour revoir la définition de « monnaie » en vue d’inclure le bitcoin (BTC) et d’autres cryptomonnaies dans ce concept.
Selon le programme réglementaire semestriel du Département du Trésor publié cette semaine, l’objectif est de modifier les exigences d’information requises des institutions financières qui traitent des transactions de crypto-monnaie, les deux au niveau national et international.
À cette fin, le Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale et le Financial Crimes Enforcement Network (Fincen) entendent redéfinir le sens du terme « argent » utilisé dans la loi sur le secret bancaire pour inclure les actifs cryptographiques.
Selon l’ordre du jour, le Bureau du Trésor entend garantir que les mêmes règles qui régissent l’argent s’appliquent aux transactions avec des crypto-monnaies, entendues comme « un moyen d’échange qui a une valeur équivalente à la monnaie fiduciaire ou qui s’en substitue, mais quel n’a pas cours légal«.
C’est ainsi que les efforts des autorités américaines visent à niveler le cadre réglementaire actuel pour assimiler les cryptomonnaies et les placer au même niveau que les monnaies fiduciaires traditionnelles.
Ainsi, en incluant les cryptomonnaies dans la loi approuvée en 1970, les banques – et les entreprises qui gèrent des actifs virtuels – seront tenues de informer le gouvernement sur toute transaction supérieure à 10 000 USD.
La possibilité de briser la règle du secret bancairequi oblige les institutions financières à ne pas divulguer les données de leurs clients à des tiers – sans motif valable. Cela se produit lorsque les institutions fiscales exigent explicitement renseignements sur les contribuables ou lorsqu’il existe une décision de justice autorisant la conduite d’une enquête pénale.
La proposition élargira également les exigences de déclaration sur les transactions avec des crypto-monnaies, y compris les monnaies numériques des banques centrales (CBDC).
L’examen final d’un projet final de proposition réglementaire est prévu pour 2025, date à laquelle il est prévu procéder à l’approbation. Ainsi, la réglementation entrerait en vigueur dans le cadre du nouveau gouvernement élu aux États-Unis lors des élections de novembre prochain.
Cette poussée réglementaire reflète la reconnaissance croissante des crypto-monnaies comme éléments importants du système financier. Comme le note le document du Département du Trésor, l’idée est « d’améliorer la transparence et de lutter contre les activités illicites potentielles dans l’espace des actifs virtuels ».
Un argument qui rejoint les recommandations formulées depuis plusieurs années par le Groupe d’action financière (GAFI) pour réglementer le fonctionnement des échanges de crypto-monnaie à l’échelle internationale.
Se démarque parmi les recommandations la soi-disant « règle de voyage«, qui oblige les fournisseurs de services de crypto-actifs, y compris les bourses, à identifier l’expéditeur et le destinataire d’une transaction et à partager des données sur leurs utilisateurs.
Comme CriptoNoticias l’a rapporté, ces demandes ont été fortement remis en question au sein de l’écosystème des cryptomonnaies, considérant qu’ils violent les principes de respect de la vie privée qui ont donné vie aux monnaies numériques comme le bitcoin.