L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a annoncé une proposition selon laquelle les sociétés de cryptographie basées en dehors de l’Union européenne (UE) ne pourront servir directement les clients du bloc que dans des conditions très limitées afin d’éviter une concurrence déloyale.
Les réglementations proposées, qui font suite à l’approbation par l’UE du règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA) l’année dernière, sont conçues pour relever les défis posés par la nature sans frontières du secteur en ligne et la nécessité d’une surveillance cohérente. De plus, il vise à garantir que les entreprises adhèrent aux mêmes normes réglementaires que leurs homologues basées dans l’UE, uniformisant ainsi les règles du jeu sur le marché de la cryptographie en évolution rapide.
Les dernières propositions de l’UE sur la manière dont les sociétés de cryptographie et les régulateurs devraient appliquer la loi dans la pratique couvrent les sociétés d’actifs cryptographiques en dehors de l’UE qui souhaitent offrir des services directement aux clients de l’UE plutôt qu’à partir d’une base physique à l’intérieur du bloc.
« Les orientations proposées confirment le message précédent de l’ESMA selon lequel la fourniture de services sur crypto-actifs par une entreprise d’un pays tiers est limitée en vertu de MiCA aux cas où le client est l’initiateur exclusif du service. Cette exemption doit être comprise comme étant étroitement encadrée et considérée comme une exception. Une entreprise ne peut pas l’utiliser pour contourner MiCA », a déclaré l’ESMA.
Mettre l’accent sur la protection des investisseurs et la conformité avec MiCA
La proposition, actuellement ouverte à la consultation publique jusqu’à fin avril, devrait être finalisée d’ici fin 2024. En collaboration avec les régulateurs nationaux de l’UE, l’ESMA s’est engagée à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour protéger activement les investisseurs basés dans l’UE et assurer la conformité des fournisseurs de services sur crypto-actifs avec la MiCA.
L’un des points essentiels de la proposition est l’interdiction pour les entreprises de pays tiers de solliciter des affaires au sein de l’UE, ce qui inclut toute forme de campagnes de marketing dans l’ensemble des 27 pays. En outre, la proposition définit les limites des exemptions accordées aux entreprises non européennes, stipulant que d’autres offres de services au-delà du contexte initial de la transaction ne sont pas autorisées dans le cadre d’exemption.
Un ensemble distinct de directives proposées définit les critères de classification des actifs cryptographiques comme des « instruments financiers », similaires aux actions ou obligations traditionnelles. Cette classification soumettrait ces actifs au champ d’application réglementaire de la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (MiFID), garantissant ainsi le respect d’exigences réglementaires supplémentaires.
Les réglementations et orientations proposées témoignent d’un effort concerté de la part de l’ESMA et des régulateurs de l’UE pour établir un cadre réglementaire solide qui équilibre la protection des investisseurs et la promotion de l’innovation sur le marché de la cryptographie.