La Reserve Bank of India (RBI) a annoncé son intention de créer un référentiel public des applications de prêt numérique déployées par ses entités réglementées, telles que les banques et les institutions financières. Cette initiative devrait permettre aux consommateurs d’identifier les applications de prêt non autorisées et d’éviter le harcèlement.
« La Banque centrale a pris plusieurs mesures pour le développement ordonné de l’écosystème du prêt numérique en Inde. Comme mesure supplémentaire dans cette direction et pour résoudre les problèmes découlant des applications de prêt numérique (DLA) non autorisées, la Banque centrale propose de créer un référentiel public des DLA déployées par ses entités réglementées », a déclaré le gouverneur de la RBI, Shaktikanta Das, après la 50e réunion du Comité de politique monétaire.
« Les entités réglementées (ER) signaleront et mettront à jour les informations sur leurs DLA dans ce référentiel. Cette mesure aidera les consommateurs à identifier les applications de prêt non autorisées », a souligné Das.
Cette annonce intervient quelques mois après que la RBI a annoncé qu’elle envisageait de créer une Digital India Trust Agency (DIGITA) pour freiner l’expansion rapide des applications de prêt numérique illégales. DIGITA permettrait de vérifier les applications de prêt numérique et de tenir un registre public des applications vérifiées.
Le prêt numérique fait référence aux applications mobiles et Web dotées d’interfaces utilisateur facilitant les services de prêt numérique. Les consommateurs de la principale économie à la croissance la plus rapide au monde sont passés de l’obtention de prêts auprès des banques traditionnelles à l’utilisation des téléphones portables et d’Internet pour emprunter. Il s’agit d’un changement majeur dans le paysage du crédit indien en raison de la pénétration rapide d’Internet.
Si les applications de prêt numérique sont populaires pour accorder des prêts en quelques heures, elles facturent souvent des taux d’intérêt exorbitants pouvant atteindre 25 % par an. Les applications de prêt numérique frauduleuses ont également augmenté, provoquant du harcèlement pour les consommateurs.
Malgré les défis, le marché indien des prêts numériques a connu une croissance grâce à des délais d’exécution plus rapides et à l’adoption de technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle. Selon Redseer Strategy Consultants, les prêts numériques en Inde connaissent un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 40 %. Le secteur devrait représenter 5 % de tous les prêts de détail d’ici l’exercice 28, contre environ 2,5 % pour l’exercice 24 et 1,8 % pour l’exercice 22.
Les facteurs socio-économiques, la démographie, les progrès technologiques, les infrastructures et l’augmentation de la demande de crédit sont des facteurs propres à l’Inde et stimulent la croissance des prêts numériques dans le pays, selon un rapport d’Ernst & Young et de la Digital Lenders Association of India (DLAI).
« Les acteurs du crédit numérique (LendTechs) se développent au-delà des frontières et constituent une part importante du marché indien global des FinTech. Leur part de marché devrait encore augmenter pour atteindre 60 % du marché total des FinTech d’ici 2030 », peut-on lire dans le rapport.
« L’innovation technologique est en plein essor dans toute la chaîne de valeur du crédit numérique. Le recours à l’intelligence artificielle (IA) peut réorienter davantage les processus et encourager les bonnes pratiques de crédit », ajoute le rapport.
Regardez : l’Inde va devenir le pionnier de la numérisation