Les Bahamas prévoient de forcer leurs banques commerciales à soutenir leur CBDC Sand Dollar, a révélé le gouverneur de la banque centrale du pays.
Sand Dollar a été lancé en octobre 2020 en tant que première monnaie numérique de banque centrale (CBDC) au monde. La Banque centrale des Bahamas estimait que la monnaie numérique favoriserait l’inclusion financière, « réduirait les coûts de prestation de services et augmenterait l’efficacité transactionnelle des services financiers ».
Cependant, près de quatre ans plus tard, cette mesure n’a pas reçu l’accueil attendu par la banque centrale, ce qui a obligé le gouverneur John Rolle à explorer d’autres stratégies.
S’adressant à Reuters, Rolle a révélé que le régulateur a « commencé à signaler à nos institutions » la perspective d’un soutien obligatoire des CBDC.
« Nous prévoyons un processus dans lequel toutes les banques commerciales seront éventuellement présentes dans cet espace et elles seront tenues de fournir à leurs clients un accès à la monnaie numérique de la banque centrale », a déclaré Rolle, qui dirige la plus grande banque depuis 2016.
L’imposition d’une CBDC aux banques commerciales a divisé l’opinion à l’échelle mondiale. Dans certaines juridictions, les prêteurs restent méfiants à l’égard des monnaies numériques, qui, selon eux, pourraient entraîner une concurrence pour les dépôts bancaires auprès des banques centrales.
Cela inclut l’UE, où la Banque centrale européenne (BCE) fait avancer son projet d’euro numérique. Les associations bancaires nationales d’Italie, d’Allemagne et d’autres grandes économies ont exigé que les banques soient placées au cœur du mouvement CBDC et que leurs intérêts soient protégés. La BCE a balayé ces craintes, affirmant que les limites de détention et les taux d’intérêt nuls dissuaderont les résidents de détenir la monnaie numérique.
Dans certaines juridictions comme Israël, la banque centrale admet qu’une CDBC entraînerait une désintermédiation, mais l’a présentée comme un élément positif net pour les consommateurs.
Pour les Bahamas, l’intervention de la banque centrale est essentielle pour la survie du Sand Dollar. En février de cette année, la monnaie numérique n’avait attiré que 2,1 millions de dollars de l’argent en circulation, soit seulement 0,5 %.
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